SCULPTURES ANIMALIERES
En sculptant le plastique noir mou, KIKI D le détourne de sa fonction, il est artialisé. Il trouve une autre vie, un autre temps. Il est valorisé en temps qu’oeuvre d’art montant un rythme étonnant plein de reflets noirs.
Le choix esthétique de ce matériau vient d’un désir de travailler les différentes nuances apportées par le noir : le mat, le brillant, l’éclairé, l’ombragé, le rugueux, le lisse… Lorsque la lumière réfléchit la maille du travail, le noir reste noir dans sa totalité mais devient moins noir dans des endroits éclairés par des éclats lumineux donnant l’envie de jouer avec les formes surgissantes souvent hasardeuses.
Le tressage et le nouage permettent une rigidité du plastique. Elle aime manipuler ce matériau malléable. Elle le noue, elle le tort. Les plis se font et se refont sans cesse montrant une surface tourmentée. Ces surfaces noires, nouées à une armature, en fer, en bois, paraissent idéales pour représenter certains animaux : cerf, sanglier, corbeau, cormoran, crocodile, hippopotame, rhinocéros. Des peaux rugueuses, des animaux lugubres, sauvages, de taille réelle, émergent prouvant l’efficacité du plastique pour présenter leur réalité, leur spécificité.
La représentation des animaux avec du plastique noir interroge le vivant et sa perpétuelle régénération. La nature se métamorphose dénonçant une menace écologique.
Cependant, la sculpture reste fière, intéressante voire captivante pour un regard observateur non initié à cette découverte. Elle affirme une présence fragile, laissant le spectateur dans le questionnement du « en quoi » et « comment c’est fait ». Il les apprécie et les trouve drôles, étonnantes. Devant ces sculptures grouillantes de bosses, de creux, de brillances et de mats, le spectateur se demande si le plastique s’est métamorphosé en animaux ou si ces derniers sont devenus « plastique »?
KIKI D choisit aussi d’exposer les trophées de ces animaux lui permettant de mettre en valeur une tête bien spécifique, l’acte de bravoure ou de cruauté du chasseur ou un brin d’humour en faisant un clin d’œil à la « big five ».